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LE FAMEUX Vendée Globe EST UNE COURSE A LA VOILE AUTOUR DU MONDE en solitaire et sans escale ni assistance, qui oppose des voiliers monocoques de type 60 pieds IMOCA. Son départ et son arrivée ont lieu aux Sables-d'Olonne en Vendée (France).

La course, créée par Philippe Jeantot, se déroule tous les quatre ans : la dixième édition a lieu en 2024 et les éditions précédentes se sont courues en 19891992199620002004200820122016 et 2020. Elle est organisée depuis 2004 par la SAEM Vendée.

Armel Le Cléac'h détient le record de cette traversée qu'il a établi durant l'édition 2016-2017 en effectuant le trajet en 74 jours, 3 heures, 35 minutes et 46 secondes mais les concurrents les plus lents peuvent mettre plus de 150 jours.

Parcours

La route du Vendée Globe.

 

Les marins du Vendée globe font le tour de la Terre d'ouest en est, en partant des Sables-d'Olonne en France pour y revenir comme point d'arrivée. Le parcours a une longueur théorique de 40 075 kilomètres soit 21 638 milles nautiques en ne tenant pas compte de la zone d'exclusion introduite pour éviter les icebergs et des options prises par les coureurs pour optimiser leur course face aux contraintes météorologiques. Lors des neuf éditions du Vendée Globe, certains concurrents ont ainsi parcouru parfois plus de 28 000 milles (soit quasiment 52 000 kilomètres). En tenant compte des contraintes liées à la zone d'exclusion antarctique, la longueur théorique du parcours du Vendée Globe 2020-2021 est initialement de 24 410,89 milles, soit environ 45 000 km.

Marques de parcours

La ligne de départ et celle d'arrivée sont situées au large de la commune des Sables-d'Olonne en France. Les coureurs doivent respecter des marques de parcours particulièrement simples et naturelles. Ils doivent laisser sur bâbord (à gauche) les trois caps que sont le cap de Bonne-Espérance, le cap Leeuwin et le cap Horn. Pour l'édition 2020, les concurrents sont tenus de respecter le dispositif de séparation du trafic (DST) entre le cap Finisterre et les Canaries. Ils doivent en outre éviter, le long des côtes mauritaniennes, une zone présentant des risques de piraterie.

Zone d'exclusion antarctique (ZEA)

 
Carte de la zone polaire antarctique.
La zone d'exclusion antarctique, interdite aux concurrents.

Lorsqu'ils sont aux latitudes les plus au sud, les coureurs, pour gagner du temps dans certaines configurations météorologiques, peuvent choisir de s'approcher de l'Antarctique. Mais ils prennent alors le risque d'une collision avec les nombreux icebergs ou growlers (petits morceaux d'iceberg à peine visibles) qui se détachent de la banquise. Le radar, dont sont généralement équipés les bateaux, ne permet pas toujours de les détecter et une veille visuelle permanente, de toute façon inopérante de nuit, est impossible en solitaire. En cas de collision dans ces régions éloignées de toute terre habitée, les marins ne peuvent compter que sur leurs concurrents les plus proches pour les secourir. Dans les premières éditions aucune règle n'est définie pour éviter ce risque. Par la suite la direction de course du Vendée Globe, d'édition en édition, définit des consignes de course de plus en plus raffinées pour réduire la probabilité d'une collision. Depuis l'édition 2012, les coureurs sont dans l'obligation d'éviter la zone d'exclusion antarctique (ZEA) définie par le comité de course à partir de relevés satellites identifiant la présence d'icebergs via la température de l'eau et de l'air et des observations effectués par les bateaux sur zone. Cette zone interdite est définie par 72 points reliés entre eux, distants d'environ 5° de longitude. Les points peuvent presque tous être déplacés avant et pendant la course en fonction de « montée » ou de « retrait » des glaces. Toutefois, la direction de course informe du déplacement d'un point avant qu'un concurrent ne soit à 1 500 milles de ce point.

Descente de l'Atlantique
L'épreuve commence par une descente vers le sud de l'océan Atlantique qui leur fait d'abord traverser le golfe de Gascogne souvent agité par des dépressions d'ouest (le départ a lieu en novembre donc à la mauvaise saison en Europe) avant d'atteindre la zone des alizés plus favorable. Les coureurs traversent ensuite au niveau de l'équateur le Pot au noir, une zone de calme aux contours variables et difficilement prévisibles entre le Brésil et l'Afrique. Plus au sud ils retrouvent une région plus ventée mais doivent éviter l'anticyclone de Sainte-Hélène, zone de vent faible qui s'étale largement entre l'Amérique du Sud et l'Afrique. Ils passent le cap de Bonne-Espérance et s'engagent dans l'océan Indien.

 

Traversée des cinquantièmes hurlants

La partie la plus difficile de la course débute lorsque les voiliers atteignent la latitude des quarantièmes rugissants puis celle des cinquantièmes hurlants. Ces régions sont balayées en permanence par des dépressions très creuses qui lèvent des mers particulièrement fortes car aucune terre ne bloque les vagues. Le courant des Aiguilles au niveau de la pointe sud de l'Afrique vient accroitre la dangerosité de la mer en accentuant la hauteur des vagues tandis que la cordillère des Andes contribue à creuser les dépressions dans la région du cap Horn. Les voiliers doivent rester à ces latitudes en traversant d'ouest en est l'océan Indien puis l'océan Pacifique par le sud de l'Australie, tout en longeant à une certaine distance l'Antarctique. Facteur aggravant en cas de naufrage ou d'accident grave : la zone traversée est très éloignée des terres habitées et il n'existe pratiquement aucun trafic maritime.

Les voiliers en course sont hors de portée de secours héliportés et les marins ne peuvent compter sur le détournement d'un cargo ou d'un navire de pêche pour leur porter secours. Les bateaux naviguent toutefois cette région dans des conditions relativement favorables : c'est l'été dans l'hémisphère sud et ils naviguent généralement au portant car dans les dépressions les vents sont de secteur ouest.

Remontée de l'Atlantique
Après avoir franchi le cap Horn les voiliers entament la remontée de l'océan Atlantique en coupant leur trajectoire aller avant de retrouver l'hémisphère nord. Ils doivent affronter tous les obstacles météorologiques qu'ils ont connus durant la descente. Avant d'arriver aux Sables-d'Olonne, ils doivent généralement affronter les tempêtes qui à cette période (janvier/février) sont les plus sévères de l'année.

 

Dispositif de sauvetage en mer

Les coureurs traversent dans le grand sud des mers à la fois dangereuses et très peu fréquentées qui rendent tout incident grave potentiellement mortel. En matière maritime, la convention recherche et sauvetage adoptée en 1979 à Hambourg sous l'égide de l'Organisation maritime internationale (OMI) impose un système unifié d'alerte et de secours dans lequel l'alerte n'est plus transmise entre navires, mais d'un navire à un Centre de coordination et de sauvetage maritime (MRCC) sur la côte.

Les principaux centres concernés sont le CROSS Gris-Nez (façade océanique de la France), le South African Maritime Safety Authority (en) (Afrique du Sud) et le CROSS de l'île de la Réunion (océan Indien), le Australian Maritime Safety Authority (en) et le Auckland Marine Rescue Centre (en) (océan Pacifique) ainsi que le MRCC Punta Arenas en Patagonie chilienne et le MRCC Buenos Aires en Argentine pour les parages du cap Horn. En amont de la course, puis à l'approche du cap Horn par la tête de la course, la direction de course du Vendée Globe met à la disposition des MRCC chiliens et argentins les données de localisation et de contact (balises) des concurrents, afin que ces services puissent porter secours aux concurrents dans les plus brefs délais et les meilleures conditions. Les concurrents du Vendée Globe reçoivent ainsi un message de bienvenue dans les eaux difficiles du cap Horn de la part du MRCC de Punta Arenas en Patagonie chilienne, leur annonçant les canaux de communication à utiliser en cas de besoin.

Prise en compte de la portée des moyens de secours australiens
Pour que les voiliers soient à portée des services de secours en mer australiens gérés par le MRCC et l'AMSA (en), la ZEA est remontée à la latitude de 46° au sud de l'Australie entre 105 et 120 degrés de « longitude est ».

 

Gestion du risque de collision avec les icebergs
La connaissance des glaces dérivantes dans l’Antarctique repose initialement sur les relevés effectués par les quelques cargos et bateaux de pêche qui croisent dans le grand Sud, de l’océan Indien au cap Horn. La Whitbread (course autour du monde en équipage en quatre étapes) et le Vendée Globe ont fait germer l'idée d'une réglementation de course nécessaire pour protéger navires et équipages. « À partir de 1997, on a commencé à parler d’imposer des points de passage pour éviter que les solitaires ne rasent de trop près l’Antarctique, car plus le bateau navigue dans le Sud près du pôle, moins il fait de route pour rallier le cap Horn. Car après 1996, trois chavirages dans l’océan Indien et la disparition de Gerry Roufs dans le Pacifique en relation avec des trajectoires de plus en plus sud comme celle de VDH en 1992 où il s’était retrouvé entouré de glaces vers 64°S, ont incité les organisateurs à empêcher les excès. » indique Jacques Caraës, le directeur de course du Vendée Globe 2020-2021.

Pour les premières éditions, la direction de course a défini des « portes des glaces » afin de laisser une marge de manœuvre aux skippers : chaque bateau devant passer au moins une fois au travers des portes, des segments d’une longueur variant selon les zones de 400 à plus de 800 milles, à une même latitude. Le nombre de « portes » a varié de cinq en 2004 à huit en 2012, celles-ci étant placées autour du 40°S dans l’Atlantique sud, autour du 45°S dans l’océan Indien et autour du 55°S dans le Pacifique avant le cap Horn (56°S). En dépit de ce dispositif, Sébastien Josse a percuté un growler dans le Pacifique en 2004 à bord de VMI.

Une collaboration avec CLS (Collecte localisation satellites), une filiale du CNES a permis une connaissance plus fine de la dérive des icebergs, menant à la création d'une zone d'exclusion antarctique (ZEA). CLS se base sur des relevés par images satellites, par altimétrie, par analyse des températures de l'air et de la mer, et par quelques rares observations maritimes autour des îles Kerguelen et du cap Horn. La zone interdite est délimitée par 72 points reliés entre eux, distants d'environ 5° de longitude afin d'éviter aux skippers d'éventuelles rencontres avec des icebergs.

Les points peuvent presque tous être déplacés avant et pendant la course en fonction de « montée » ou de « retrait » des glaces. Toutefois, la direction de course informe du déplacement d'un point avant qu'un concurrent ne soit à 1 500 milles de ce point.

Au XXe siècle, la fonte de la calotte glaciaire antarctique, toujours plus importante chaque année, a amené la direction de course, en accord avec les marins, à étendre cette zone depuis sa création. Pour l'édition 2020-2021, la ZEA est définie grâce aux images satellites et certains points d'exclusion frôlent le 42e parallèle sud (dans le sud-ouest de l'île Gough et le nord-ouest des îles Kerguelen), soit l'équivalent de l'Espagne dans l'hémisphère nord.

Historique et évolution

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Genèse
Le premier tour du monde en voilier en solitaire est réalisé par l'américain Joshua Slocum qui boucle son périple en 1898 après trois ans de navigation. L'exploit est reproduit en 1921 par Harry Pidgeon, puis en 1926 par le Français Alain Gerbault. En 1967, Francis Chichester se lance sur les flots dans l'intention de réaliser un record et son défi a pour la première fois un retentissement médiatique. À bord de Gipsy Moth IV, l'anglais met 226 jours hors une escale à Sydney pour effectuer le tour du monde.

 

Les courses au large de voilier menées en solitaire se limitent à cette époque à des traversées océaniques. Le journal britannique The Sunday Times organise en 1968 le Golden Globe Challenge, première course autour du monde en solitaire sans escale. Neuf concurrents relèvent le défi mais seul Robin Knox-Johnston boucle le parcours en 313 jours. Le navigateur français Bernard Moitessier qui est en tête alors qu'il aborde l'Océan Pacifique, décide d'abandonner mais consigne son aventure dans un ouvrage, La Longue Route, qui marque toute une génération de passionnés de voile en France.

Fin juin 1979, à Newport (États-Unis) est défini le concept d'une course autour du monde en solitaire avec escales (Newport, Le CapSydneyRio de Janeiro, Newport) dont la première édition nommée BOC Challenge a lieu en 1982. Philippe Jeantot y participe et la gagne en remportant toutes les étapes ; il remporte aussi la deuxième édition le .

Plusieurs des participants français du BOC Challenge (Jean-Yves Terlain, Titouan Lamazou, Jean-François Coste...) se concertent pour lancer un projet de course en solitaire sans escale, mais ce sera Jeantot, seul, qui annonce l'organisation de la course lors d'une conférence de presse le  à Paris : il affirme que le départ de son « Globe Challenge » sera donné le  aux Sables-d’Olonne. Jeantot crée sa société « Philippe Jeantot Organisation » le  pour gérer l'évènement, et la première mouture du règlement sort en .

En , l'avis de course n'est toujours pas diffusé8 ; Jeantot, qui table sur un budget de 20 millions de francs (5 millions euros 2021), peine à trouver des sponsors. Il fait appel à ses relations nouées durant sa carrière de coureur, et parvient finalement in extremis à boucler le budget ramené à 5 millions de francs. Celui-ci est pris en charge majoritairement par le département de la Vendée, la ville des Sables-d'Olonne, le Crédit Agricole et la société vendéenne Fleury Michon. À la demande des sponsors la course est renommée " Vendée Globe Challenge ".

La course doit se disputer à bord de bateaux dont la longueur maximale est fixée à 60 pieds (18,28 mètres) ce qui correspond à celle des bateaux engagés à l'époque dans la classe I du Boc Challenge et de la Transat anglaise. À compter de 1991 des contraintes supplémentaires seront ajoutées définissant la classe des 60 pieds IMOCA. Le départ et l'arrivée doivent avoir lieu aux Sables-d'Olonne qui a aménagé son port de plaisance pour accueillir les bateaux des concurrents. La date de départ retenue se situe au mois de novembre pour bénéficier de conditions météorologiques clémentes dans l'hémisphère sud (été austral) et un dimanche pour bénéficier d'un bonne couverture médiatique. Le comité chargé de l'organisation de la course est installée sur une péniche mouillée à Paris pour faciliter les contacts permanents avec les médias nationaux et internationaux. En effet Jeantot a compris que le succès de la course passait par les médias. Dans un premier temps il tente d'imposer la collecte des films tournés à bord par les marins à plusieurs points du parcours (cap Horn...) pour alimenter les médias avec des images ce qui crée des contraintes de navigation rejetées à l'unanimité par les skippers.

Finalement la diminution du budget entraîne l'abandon de cette idée. Tous les bateaux embarquent une balise Argos qui joue un rôle double : elle permet au marin de lancer un signal de détresse qui est relayé en quelques minutes jusqu'aux centres de secours et elle fournit la position des voiliers aux organisateurs qui peuvent communiquer quotidiennement à la presse et au public un classement actualisé.

Premières éditions
Au fil des années, l'implication de l'industrie nautique française devient de plus en plus importante, suivie d'importants financements par les sponsors (banques, assurances, industries alimentaires). Le Vendée Globe représente ainsi d'énormes enjeux économiques pour la région, l'industrie nautique (soit 6 à 10 % de l'industrie vendéenne), le port et la ville des Sables-d'Olonne (attractivité et tourisme).

 

Boudée par les participants d'autres nations, le Vendée Globe reste la course la plus médiatisée en France, où elle apparaît comme l'évènement majeur de la voile sportive, auprès des passionnés de voile et du grand public. Les retombées médiatiques sont ainsi analysées comme importantes et bénéfiques pour les principaux sponsors, qui investissent de 2 à 4 millions d'euros pour chaque participant (budget sur 3 ans, pour le bateau, l'équipe et la communication). Le Vendée Globe est ainsi très populaire en France et véhicule des valeurs jugées positives, se démarquant d'autres compétitions de voile (Coupe de l'America, voile olympique) ignorées des Français. Le Vendée Globe est ainsi suivi par des milliers de journalistes, et donne lieu en France à des centaines d'heures de télévision et radio, et des milliers d'articles dans la presse. Étant la seule course à la voile autour du monde en solitaire et sans escale le Vendée Globe est parfois décrit dans les médias français comme « L'Everest des mers ».

L'impact technique du Vendée Globe est plus difficile à analyser. Mais l'implication des architectes et de l'industrie nautique française dans la conception de bateaux destinés à la course autour du monde a créé un indéniable savoir-faire technique pour les classes open. L'architecture des voiliers 60 pieds IMOCA, qui sont par ailleurs engagés sur d'autres courses océaniques (route du Rhum, ...), évolue rapidement en tirant des leçons des résultats de chaque édition. Pour améliorer leurs performances, les architectes introduisent successivement les carènes en forme de luge, la quille pivotante, le cockpit ouvert dans lequel toutes les manœuvres sont ramenées, les dérives latérales qui sont progressivement remplacées dans les éditions suivantes par les foils. La vitesse des voiliers augmente rapidement avec un temps record qui passe de 109 à 74 jours.

Organisation à partir de 2004
En 2004, la société de Philippe Jeantot est placée en liquidation judiciaire. Le Vendée globe est menacé. Les Vendéens, emmenés par Philippe de Villiers, se battent pour sa survie et parviennent à éviter un arrêt de la course. Depuis, la course est gérée par la SAEM Vendée, dont le capital est majoritairement contrôlé par le département, auquel sont associées les principales entreprises vendéennes, la ville des Sables d'Olonne, le conseil régional et la chambre de commerce et d'industrie. Son directeur de course est pour l'édition 2021 Jacques Caraës puis Hubert Lemonnier en 2024. Le budget de la course, qui est en 2020 de 16 millions euros (12,3 millions en 2016), est pris en charge pour 25 % par le département de Vendée suivi par la société Sodebo avec le même ordre de grandeur, la ville des Sables-d'Olonne (10 %). Le solde est fourni par d'autres partenaires privés ou publics ainsi que des retombées commerciales.

 

Règlement
Le Vendée Globe est une course en solitaire, sans escale et sans assistance. Ces termes sont définis par le règlement de l’organisation :

 

En solitaire
Le concurrent ne peut embarquer aucune autre personne sur le bateau, sauf en cas d'urgence avérée, par exemple le naufrage d'un autre concurrent. Lors de la troisième éditionPete Goss a sauvé Raphaël Dinelli en l'accueillant à son bord et en le déposant à Hobart. De même durant la sixième éditionVincent Riou17 a secouru Jean Le Cam, chaviré non loin du cap Horn. Durant la neuvième éditionJean Le Cam a secouru Kevin Escoffier.

 

Sans escale
Les concurrents ne peuvent mettre pied à terre au-delà de la limite de la plus grande marée haute. Lors du Vendée Globe 2000Yves Parlier a effectué une réparation de son bateau en s'abritant dans une crique. Il a pu rejoindre la terre sans dépasser la limite des plus hautes marées afin de déséchouer son bateau et de pêcher des moules géantes. Après avoir remâté, il est reparti en course. Il est toutefois possible pour un concurrent connaissant une avarie de retourner aux Sables-d'Olonne et de refranchir la ligne de départ, dans une limite de 10 jours après le départ officiel. Ainsi lors de l'édition 2008Michel Desjoyeaux était revenu réparer un problème électrique et de ballast avant de repartir avec 40 heures de retard, ce qui ne l'empêcha pas de remporter l'épreuve.

 

Sans assistance

  • L’assistance médicale ne peut prendre la forme que d'un conseil à distance pour aider un concurrent à se soigner : lors de l'édition de 1992Bertrand de Broc s'est recousu la langue à l'aide d'un miroir et avec les conseils du docteur Chauve, médecin de la course. L'intervention directe d'un médecin à bord est interdite, de même que tous les conseils à distance qui visent à améliorer les performances d'un skipper. En cas d'urgence, cependant, un concurrent peut être autorisé à recevoir des médicaments d'une tierce personne.
  • L’assistance matérielle ou technique est strictement interdite. Les concurrents ne peuvent accoster d'autres navires ou se faire ravitailler (sauf aux Sables-d'Olonne dans les conditions détaillées plus haut). Les communications sur des problèmes techniques sont néanmoins autorisées avec l'architecte naval, le maitre-voilier ou l'informaticien.
  • Le routage est interdit. La direction de course transmet chaque jour aux concurrents un bulletin météo et des fichiers numériques de champs de vent, ainsi qu'une analyse (images satellites + fronts) deux fois par jour. Les skippers peuvent également accéder à des informations complémentaires, gratuites ou payantes, dans la mesure où celles-ci sont accessibles à tous les concurrents et ne comportent pas d'analyse ou de conseils personnalisés.

Pénalités en cas de non-respect du parcours
En cas de franchissement du « mur des glaces », les concurrents du Vendée Globe peuvent réparer leur faute en revenant sur le point de franchissement ou plus à l’ouest. Dans le cas contraire, la pénalité définie par le jury international pourra varier de vingt-quatre heures jusqu’à la disqualification.

 

Voilier type 60 pieds IMOCA

Les coureurs naviguent à bord de voiliers dont les caractéristiques répondent à une jauge unique définissant la longueur et certaines autres caractéristiques. Les 60 pieds IMOCA sont une classe de voiliers monocoques de 60 pieds, soit 18,288 mètres (longueur hors tout), conçus pour les courses océaniques en solitaire ou en double, comme la Route du Rhum et le Vendée Globe, auquel leur développement est intimement lié. Il s'agit d'une classe ouverte c'est-à-dire que tout ce qui n'est pas défini par les règles de jauge est autorisé. Cette jauge, dont l'évolution est définie depuis 1991 par l'International Monohull Open Class Association (IMOCA), fixe des limites concernant la longueur, la largeur ou le nombre d'appendices et détermine des normes de stabilité à respecter tout en laissant une grande liberté aux architectes et aux marins. Ainsi, les 60 pieds IMOCA sont le terrain d'expérimentation de nombreuses innovations déclinées ensuite sur d'autres supports : double-safransquille pendulaireoutriggers ou encore mât-aile. Classe extrême dont les voiliers affrontent les pires conditions de mer, les 60 pieds IMOCA ont connu un certain nombre d'accidents, entraînant régulièrement des polémiques relatives à la sécurité. Les règles de jauge, à l'origine très rudimentaires, ont régulièrement évolué et se sont renforcées dans le but d'éviter les accidents, préserver la navigabilité du voilier et la survie du marin.

Sélection et profil des participants

Le nombre de voiliers au départ est limité théoriquement à 30 mais cette règle n'est pas systématiquement respectée puisque 33 marins ont participé à la version 2020. Pour être qualifié les participants doivent avoir participé à au moins une des grandes courses transocéaniques en solitaire ou à deux équipiers (Route du RhumTransat Jacques Vabre, Transat, ...) dans les deux années précédentes ou au Vendée Globe précédent. Un parcours de qualification complémentaire (2000 milles en solitaire sur le bateau engagé) est exigé dans le cas d'un skipper qualifié grâce à une course avec coéquipier ou s'il a effectué sa course en solitaire sur un autre bateau que celui engagé sur cette édition ou si sa course le qualifiant est le Vendée Globe précédent19.

Dans les éditions récentes le Vendée Globe nécessite de disposer de moyens financiers importants pour acquérir ou faire construire un monocoque de 60 pieds IMOCA performant et l'équiper avec un jeu de voiles neufs de qualité et l'électronique très sophistiquée désormais omniprésente. La mise au point du navire nécessite dans l'idéal de disposer d'une équipe de techniciens très qualifiés à terre sur une période de deux ans. Pour l'édition 2020 le budget total des coureurs était compris entre 300000 et 10 millions euros avec une moyenne de 1 million euros. Un voilier neuf avec foil coute entre 3 et 7 millions euros. Le financement est assuré par des sponsors qui engagent des moyens proportionnels aux retombées médiatiques de leur poulain (dépendant de ses résultats mais également de sa personnalité). Par ailleurs la course attire non seulement des professionnels de la course au large mais également des amateurs. Les différences de moyens financiers et d'expérience dans la course au large font qu'il existe grosso modo quatre catégories de concurrents : ceux qui disposent de tous les moyens pour gagner, ceux qui visent une place dans le peloton de tête et avec un peu de chance sur le podium, les navigateurs expérimentés disposant d'un petit budget et les navigateurs peu expérimentés sans budget.

Les participants disposant de la plus grande expérience professionnelle ont généralement fait leur classe sur les différents monocoques qui s'affrontent dans des régates en solitaire ou en double : classe Mini (en début de parcours), FigaroClass40 et 60 pieds IMOCA. Il existe deux pôles d'entrainement très actifs pour la classe des Imoca tous deux situés en Bretagne sud (Lorient et Port-la-Forêt).

Participation des femmes
Toutes éditions confondues, jusqu'à celle de 2020-2021, seules 12 femmes ont pris le départ du Vendée Globe sur 115 skippers au total. Aucune n'est présente lors des deux premières éditions 1989-1990 et 1992-1993 ni lors de celle de 2016-2017 :

 
  • En 1996-1997 deux seulement prennent le départ (sur un total de 15 participants) : Catherine Chabaud qui termine 6e est la première femme à terminer un tour du monde à la voile en course sans escale ; Isabelle Autissier est déclarée arrivée hors course à cause de son arrêt pour la réparation d'un safran (8 abandons masculins).
  • En 2000-2001 elles sont encore seulement deux à prendre le départ (sur 24 candidats) : Ellen MacArthur, 24 ans, première (et seule) femme à monter sur le podium en terminant 2e ; Catherine Chabaud prend le départ mais abandonne à la suite d'un démâtage (8 abandons masculins).
  • En 2004-2005 elle ne sont toujours que deux (sur 20) à prendre le départ ; elles arrivent toutes deux : Anne Liardet11e et Karen Leibovici13e (7 abandons masculins).
  • En 2012-2013 la participation des femmes se limite à une seule (sur 20) : Samantha Davies, qui prend le départ pour sa deuxième participation mais est contrainte à l'abandon à cause d'un démâtage (8 abandons masculins).
  • En 2020-2021 six femmes (sur 33 concurrents au total) sont au départ, quatre sont classées : Clarisse Crémer (qui établit le record féminin de 87 j 2 h 24 min 25 s détenu jusqu'alors par Ellen MacArthur), 12ePip Hare19eMiranda Merron22e et Alexia Barrier24e ; l'arrivée de Samantha Davies et celle d'Isabelle Joschke sont déclarées hors course à cause du retard pris après la réparation des avaries sur leurs bateaux (6 abandons masculins).

En 2023, le Team Banque populaire annonce se séparer de Clarisse Crémer, en raison de son manque de courses qualificatives pour cause de maternité et du règlement du Vendée Globe qui en exige certaines. Clarisse Crémer critique publiquement ce choix ainsi que sa motivation, soulignant le frein pour l'insertion des femmes dans le sport de haut niveau : « Ils [Banque Populaire] sont prêts à assumer le risque d’un trimaran géant, et tous les aléas naturels, techniques et humains liés à la course au large, mais visiblement pas celui de la maternité. » Devant la polémique, Banque Populaire annonce deux semaines plus tard que « les conditions ne sont plus réunies pour pouvoir aborder sereinement la course » et se retire du Vendée Globe 2024.

L'édition du Vendée Globe 2024-2025 voit le départ d'à nouveau six femmes (sur 40 participants) : Clarisse CrémerSamantha DaviesViolette Dorange (23 ans, la benjamine toutes éditions confondues), Pip HareIsabelle Joschke et Justine Mettraux.

*SOURCE Wikipédia Decembre 2024